Santé sexuelle
La santé sexuelle est essentielle pour votre bien-être général. Cela inclut la prévention des infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS), des actions responsables, une communication ouverte avec vos partenaires et une éducation sexuelle adéquate.
Prenez soin de votre santé sexuelle en effectuant des dépistages réguliers des ITSS ou des infections sanguines, afin de préserver votre bien-être et contribuer à des relations saines et respectueuses.
Étant donné que le service est en cours de déploiement, nous le proposons temporairement exclusivement à la succursale HOMA.
Informations PrEP
La prophylaxie préexposition (PPrE) ou Pre-Exposure prophylaxis (PrEP) contre le VIH est un traitement qui diminue, mais n’élimine pas à 100%, le risque d’attraper le VIH.
La prévalence de VIH chez la population HARSAH (homme ayant des relations sexuelles avec hommes) au Québec est d’environ 13,5%. Il est estimé qu’environ 1,3% des HARSAH attrapent le VIH chaque année au Québec.
L’étude ENGAGE réalisée à Montréal en 2018 soulevait que 86% des HARASH connaissaient la PrEP, mais seulement environ 16% l’ont prise dans les six derniers mois.
Non, d’où l’importance de pratiques sexuelles sécuritaires. Il est agréable d’avoir un sentiment de sécurité supplémentaire par rapport au risque d’acquisition du VIH, mais il ne doit pas se transmettre aux autres ITSS/MTS.
À ce jour, deux médicaments sous forme de comprimés oraux sont approuvés au Canada. Il s’agit du Truvada (générique disponible) et du Descovy (pas de générique disponible). Une formulation injectable de cabotégravir (Apretude) pourrait prochainement être disponible.
Le Truvada peut se prendre de façon continue ou au besoin pour les hommes cis et femmes transgenres.
Le Descovy est quant à lui admissible aux hommes seulement et prescrit uniquement en prise continue.
Prise en continu:
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Chez les hommes cis/femmes trans, débuter sept jours avant la prise de risque
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Chez les femmes cis, débuter 21 jours avant la prise de risque (prend plus de temps pour que la PrEP se rendre au tissu vaginal)
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Favorisée en voyage/vacances
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Obligatoire en co-infection à l’hépatite B
Prise au besoin:
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Chez les hommes cis/femmes trans : Prendre deux (2) comprimés 2-24h avant le risque, puis un (1) comprimé une fois par jour pour deux jours.
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Toute forme d’actes sexuels sans condom est une forme de risque pour attraper le VIH. Certains de ces actes sont considérés comme étant à risque élevé alors que d’autres ont des risques négligeables dans certains contextes.
Le VIH se transmet par contact avec des liquides biologiques : sperme, liquide pré-éjaculatoire, sécrétion vaginale/anale, sang et lait maternel. Les risques sont aussi augmentés par des lésions aux muqueuses, la présence d’ITSS/MTS active, de saignement/menstruation, etc.
Quand une personne vivant avec le VIH prend un traitement comme prescrit et que sa charge virale, mesurée à chaque 4-6 mois, se maintient sous 200 copies par millilitre de sang, le risque de transmission est négligeable – il n’y a aucune preuve de transmission du VIH pendant les relations sexuelles orales, vaginales ou anales sans condom quand la charge est indétectable!
Adapté du « Canadian Guideline on HIV pre-exposure prophylaxis and nonoccupational postexposure prophylaxis »
Il s’agit de symptômes vagues d’allure de rhume/grippe ou d’une mononucléose. Il faut donc bien évaluer le risque de VIH avant d’établir que ces symptômes sont dus à une primo-infection à VIH.
Pris du guide de prise en charge de la PrEP du Québec :
Comme tout traitement, l’efficacité de la PrEP dépend de l’adhérence au traitement. Le rétrovirus du VIH mute énormément et peut développer des résistances aux traitements - confirmées au FTC du Truvada et au cabotégravir (Apretude). Il est donc important de bien suivre la posologie prescrite et d’éviter d’être sous toute forme de facultés affaiblies (Alcool, drogues récréatives, etc.) lors d’une relation sexuelle à risque.
Selon les études, la réduction de risque était de :
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Étude iPrEX OLE : Presque 100% (au moins quatre (4) comprimés/semaine)
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Prévenir ANRS : Presque 100%
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IPERGAY / OLE : 86% / 97%
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DISCOVER : 99%
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Étude PROUD : 86%
Les résultats pour le cabotégravir injectable semblent prometteurs :
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HTPN 083 : 66%* de réduction en prenant le cabotégravir injectable contre le Truvada-TDF/FTC (pas le placebo)
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Le régime d’assurance maladie (RAMQ) couvre seulement le générique du Truvada, soit le TDF/FTC. Il faudra débourser environ 90$/mois pour une prise en continu.
Les assurances privées pourraient couvrir une plus grande partie et peut-être même le Descovy.
D’abord, ces deux traitements contiennent respectivement deux médicaments. Le Truvada contient du ténofovir (TDF) et de l’emtricitabine (FTC). Quant à lui, le Descovy contient une forme alternative du ténofovir (TAF) et aussi de l’emtricitabine (FTC).
Les deux traitements sont tout aussi efficaces, mais puisque le Descovy n’a pas encore été étudié pour la prise au besoin, il peut seulement être prescrit pour une prise continue. De plus, le Descovy ne peut être prescrit que chez les hommes cis et les femmes trans.
Bien que ces traitements soient sécuritaires, l’élimination du ténofovir s’effectue par les reins et peut entraîner des insuffisances rénales et parfois un syndrome de Fanconi. Cette complication entraîne une diminution de la réabsorption du phosphore filtré par nos reins. Pour compenser cette perte accrue, le corps tente de rééquilibrer le phosphore dans la circulation sanguine en s’approvisionnant de nos os. De ce fait, il y a une perte de minéralisation osseuse (ostéopénie) et les os deviennent plus fragiles. Il est donc primordial de faire preuve de prudence chez les personnes ayant des problèmes rénaux et osseux avant de débuter le traitement. Il est aussi important de limiter les causes pouvant entraîner une diminution de la fonction rénale comme une prise à long terme d'anti-inflammatoire non stéroïdien (Advil-Motrin/ibuprofène, Celebrex/celecoxib, Naprosyn/naproxen, Arthrotec/diclofenac, Indocid/indométacine), l’aspirine, le tabac, l’hypertension et le diabète, etc. Le TAF a, quant à lui, l’avantage d’être métabolisé différemment par les cellules et donc les risques de problèmes rénaux et osseux sont moindres.
Le TAF a possiblement un profil métabolique un peu plus désavantageux par rapport au TDF, c’est-à-dire qu’il faut bien évaluer le risque de dyslipidémie (hypercholestérolémie) et de stéatose hépatique (foie gras) chez les gens à risque. Il pourrait y avoir une prise de poids avec l’utilisation de la PrEP à base de TAF.
De plus, le Descovy n’est pas indiqué chez les personnes sous traitement anticonvulsivant (carbamazépine, phénytoïne, primidone, etc.) en raison de l’interaction avec le TAF ce qui rend moins efficace la PrEP.
Par ailleurs, pour les personnes infectées par le virus de l’hépatite B (HBV), la prise de la PrEP doit bien être discutée avec le professionnel de la santé. Le ténofovir est aussi un traitement pour ce virus et donc il y a un risque bien réel de créer une résistance de l’HBV au ténofovir si la prise n’est pas adéquate. Une telle résistance pourrait faire « réactiver » l’HBV d’une personne qui a une infection chronique. La posologie au besoin est donc contre-indiquée et la PrEP doit seulement être prise de façon continue.
Les effets secondaires les plus fréquents sont les maux de tête, des douleurs musculaires, de la fatigue et des troubles digestifs. Il est important de parler à votre pharmacien et/ou votre médecin avant d’arrêter le traitement.
Avec la prise du Truvada, il est important d’éviter, dans la mesure du possible, les anti-inflammatoires non stéroïdiens tels que l’Advil-Motrin/ibuprofène, Celebrex/celecoxib, Naprosyn/naproxen, Arthrotec/diclofenac, Indocid/indométacine ainsi que l’aspirine.
Auparavant, la PrEP était indiquée pour certaines personnes ayant des risques plus élevés d’attraper le VIH. Depuis 2021, le CDC recommande la PrEP à toute personne désirant le traitement après discussion avec son professionnel de la santé, une mise à jour très bien accueillie.
Évidemment, chaque personne connaît le mieux sa situation et nous, professionnels de la santé, sommes conscients que, pour plusieurs raisons, la divulgation de certains renseignements ne nous est pas faite. Nous encourageons une discussion ouverte et libre de jugement pour mieux vous conseiller afin de vous permettre de prendre la meilleure décision pour votre santé. N’hésitez pas à nous poser toutes vos questions!
Lors de l’initiation du traitement, il est recommandé de planifier un rendez-vous un (1) mois plus tard. Par la suite, des suivis à chaque trois (3) mois sont nécessaires, d’où pourquoi les prescriptions de PrEP ne dépassent pas plus de trois (3) mois à la fois et aucun renouvellement ne sera effectué sans réévaluation médicale par un MD ou un IPSPL.
Le rendez-vous comprendra :
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Une réévaluation des risques
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Une vérification de la prise du traitement
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Un counseling ITSS/MTS et prises de risque
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Un dépistage ITSS/MTS à tous les sites exposés
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Un bilan sanguin et urinaire pour vérifier les paramètres biologiques et les dépistages sérologiques des ITSS/MTS.
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Et bien d’autres choses!
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Informations PPE
La prophylaxie postexposition (PPE) contre le VIH et l’hépatite B (HBV) est un traitement qui diminue, mais n’annule pas, le risque de développer une infection à VIH et HBV après un contact à risque. À ce jour, il n’existe pas de PPE contre l’hépatite C (HCV).
Si vous pensez avoir eu un contact à risque (VIH, HBV), il s’agit d’une urgence médicale qui doit être adressée rapidement!
La prévalence de VIH chez la population HARSAH (homme ayant des relations sexuelles avec hommes) au Québec est d’environ 13,5%. Il est estimé qu’environ 1,3% des HARSAH attrapent le VIH chaque année au Québec.
L’étude ENGAGE réalisée à Montréal en 2018 soulevait que 86% des HARASH connaissaient la PrEP, mais seulement environ 16% l’ont prise dans les six derniers mois.
Toute forme d’actes sexuels sans condom est une forme de risque pour attraper le VIH. Certains de ces actes sont considérés comme étant à risque élevé alors que d’autres ont des risques négligeables dans certains contextes.
Le VIH se transmet par contact avec des liquides biologiques : sperme, liquide pré-éjaculatoire, sécrétion vaginale/anale, sang et lait maternel. Les risques sont aussi augmentés par des lésions aux muqueuses, la présence d’ITSS/MTS active, de saignement/menstruation, etc.
Quand une personne vivant avec le VIH prend un traitement comme prescrit et que sa charge virale, mesurée à chaque 4-6 mois, se maintient sous 200 copies par millilitre de sang, le risque de transmission est négligeable – il n’y a aucune preuve de transmission du VIH pendant les relations sexuelles orales, vaginales ou anales sans condom quand la charge est indétectable!
Adapté du « Canadian Guideline on HIV pre-exposure prophylaxis and nonoccupational postexposure prophylaxis »
Adapté du « Guide pour la prophylaxie et le suivi après une exposition au vih, au vhb et au vhc » de janvier 2019 - Publications du Québec
La PPE contre le VIH peut être débutée dans les 72h suivant le contact à risque, le mieux étant dans les douze premières heures. Si plus de 72h se sont écoulées, il n’est pas recommandé de commencer la PPE.
La PPE contre l’HBV peut être débutée dans les sept (7) jours (exposition percutanée) et 14 jours (exposition sexuelle) suivant le contact à risque, le mieux était dans les 48 heures.
Bien nettoyer avec de l’eau et du savon, puis prendre un rendez-vous médical.
NE PAS: brosser, mettre de l’alcool à friction, faire de la pression/« faire sortir le sang »
Aucune mesure particulière. Il faut prendre un rendez-vous médical.
Plusieurs facteurs entrent en jeu dans la décision de débuter une PPE. SVP prendre un rendez-vous médical pour une évaluation complète de votre risque.
Comme tout traitement, l’efficacité de la PPE dépend de l’adhérence au traitement. De plus, le plus tôt la PPE est débutée, le plus de chance elle a d’être efficace. Il n’y a pas de données quant à l’efficacité de la PPE anti-VIH avec le régime actuel de PPE, mais il s’agit d’une combinaison de médicaments très efficace pour traiter le VIH.
Pour le VIH, tous les régimes consistent en un traitement de 28 jours. Celui recommandé par le guide québécois est celui du Truvada (ou son générique) et de l’Isentress. Toutefois, il y a d’autres options telles que le Truvada (ou son générique) et le Tivicay, le Biktarvy (3 molécules) ou le Genvoya (4 molécules).
Pour l’HBV, le régime dépend du type d’exposition et du statut immunitaire de la source et de la personne exposée. Il peut comprendre une injection d’immunoglobulines (anticorps) et d’un vaccin contre l’HBV. Chez une personne qui a un décompte d’anticorps (anti-HBs) supérieur à 10, aucune PPE ou suivi n'est requis.
Pour l’HCV, un suivi sérologique est recommandé.
Les effets secondaires les plus fréquents sont les maux de tête, des douleurs musculaires, de la fatigue et des troubles digestifs. Il est important de parler à votre pharmacien et/ou votre médecin avant d’arrêter le traitement.
Avec la prise du Truvada, il est important d’éviter autant que possible les anti-inflammatoires non stéroïdiens tels que l’Advil-Motrin/ibuprofène, Celebrex/celecoxib, Naprosyn/naproxen, Arthrotec/diclofenac, Indocid/indométacine ainsi que l’aspirine.
L’Isentress peut interagir avec d’autres médicaments tels que les antiacides (Maalox, Gaviscon). Il serait préférable d’utiliser d’autres types d'anti-acides tels que le Zantac et le Pepcid ou des inhibiteurs à pompes à protons, disponibles seulement sous ordonnance. Par ailleurs, il faut éviter la consommation d’alcool avec l’Isentress.
Après une PPE contre le VIH, il est important d’utiliser le condom et de ne pas partager de jouets sexuels ou autres objets tel que (brosse à dents, rasoir, etc.) pour une période de trois (3) mois après le traitement. En effet, si malheureusement le traitement est inefficace, il peut retarder la séroconversion à la fin du traitement. Étant donné que l’obtention d’un résultat positif au VIH peut prendre jusqu’à trois (3) mois, il faut faire preuve de prudence et être assidue à son rendez-vous de suivi après trois (3) mois.
Pendant la PPE, il faudra effectuer des prises de sang à deux (2) semaines après le début du traitement et à quatre (4) semaines si les résultats étaient initialement anormaux. Par la suite, comme mentionné, une prise de sang trois (3) mois après le traitement est de mise.
Finalement, la prise d’une PPE peut être considérée comme un drapeau rouge ou un signal d’alarme pour réfléchir à vos prises de risques et ouvrir une discussion avec vos professionnels de la santé. Un dépistage complet aux trois (3) mois serait à considérer après le suivi de la PPE.
Informations ITSS
ITSS désigne une infection transmise sexuellement et par le sang est une infection, qu’il y ait présence ou non de symptômes.
Tout le monde qui le demande!
Il est important d’individualiser les fréquences selon les facteurs de risque. Selon ceux-ci, ils peuvent être aussi fréquents qu’aux trois (3) mois.
Oui. Tout dépend du moment que le prélèvement a été fait par rapport au moment de la relation sexuelle. Il peut y avoir des faux négatifs. Chaque ITSS a sa période fenêtre, c’est-à-dire le temps à partir d’une exposition considérée à risque (date de la dernière relation sexuelle à risque) et l’obtention d’un résultat positif du test de dépistage demandé. Il est important de ne pas confondre la période d’incubation qui est le temps entre le début d’une infection/la date de la relation à risque et l’apparition des symptômes.
Si vous n’avez pas de symptômes et que vous effectuez un test de dépistage durant la période fenêtre, il faudra refaire un dépistage à la fin de celle-ci pour être certain d’un vrai résultat négatif.
Ce tableau résumé indique approximativement les périodes fenêtres de quelques ITSS communes. Elles peuvent s’avérer plus courtes ou plus longues.
Certaines ITSS se traitent avec des antibiotiques unidose et/ou multidoses ou avec des antiviraux. Dans le cas des ITSS les plus courantes, l’important est d’attendre au moins sept (7) jours après le traitement unidose ou attendre la fin du traitement multidoses avant d’avoir à nouveau des relations sexuelles pour éviter une transmission. De plus, s’il y avait présence de symptômes, il faut aussi que ceux-ci soient résolus en plus du critère de temps. Pour les ITSS nécessitant une attention particulière, votre professionnel de la santé vous indiquera comment bien suivre le plan de traitement.
Il est important de notifier ses partenaires pour briser la chaîne de transmission. Si vous êtes en mesure de les contacter vous-mêmes, vous pouvez le faire. Si vous n’êtes pas en mesure de les contacter ou vous souhaitez avoir de l’aide, vous pouvez contacter le PVSQ au: https://pvsq.org/notification-des-partenaires/
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Tous les partenaires avant: la fin d’un traitement multidoses et/ou moins de sept jours après un traitement unidose.
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Positif pour la gonorrhée et/ou la chlamydia: 60 jours avant le début des symptômes ou du jour du prélèvement.
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Positif à la LGV: 60 jours avant le début des symptômes ou de la date du prélèvement.
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Positif pour la syphilis primaire: trois (3) mois avant le début des symptômes ou quatre (4) mois + une (1) semaine avant le prélèvement
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Positif à la syphilis secondaire: six (6) mois avant le début des symptômes ou huit (8) mois avant le prélèvement.
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Positif à la syphilis latente précoce et plus tardive: un (1) an avant le prélèvement.
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Positif au chancre mou: 14 jours avant le début des symptômes
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Positif au VIH: trois (3) mois avant le dernier test négatif ou depuis le début du comportement à risque.
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Positif au trichomonas: les partenaires actuels seulement.
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Positif au granulome inguinal (Klebsiella granulomatis): 60 jours avant le début des symptômes.
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Positif au VPH et/ou Herpes: l’efficacité de l’intervention n’a pas été démontrée, mais informer les partenaires serait la chose prudente et éthique de faire.
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Positif au mpox: 14 jours avant le début des symptômes
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Monographie du fabricant pour les molécules
Les études mentionnées dans les différentes sections